Planète civilisée 1

- Regrouper vos spécialistes en ingénieurerie, vos chercheurs, médecins et scientifiques... pour diffuser massivement les plans et technologies qui permettront à cette planète de faire un bond, tant en termes de rendement énergétique et industriel que de puissance militaire et progrès médicaux. Il faudrait également faire une annonce à la population... pas question de révéler votre véritable identité ni de leur mentir. Vous dévoilerez ma présence lors d'un discours qu'il faudra écrire en détail, décrivant la nouvelle voie pour votre peuple, qui le mènera par delà les étoiles.

Alzire regardait attentivement l'expression de l'empereur.

- Votre position ne changera en rien. Avec le temps, lorsque mon empire sera stable et les planètes sous sa coupe plus nombreuses, les choses s'officialiseront autrement, mais je ne compte pas brusquer les choses, la communication doit être progressive. Vous serez alors naturellement nommé gouverneur de cette planète, ou de celle de votre choix, le titre changera, les bénéfices de la position seront tout aussi importants.

Alzire

L'Empereur était consterné par ces directives, surpris et heureux à la fois, bien qu'il cachait tant bien que mal sa satisfaction
- Tout ceci me semble... Un peu trop profitable. Mais soit. Ce sera fait au moment où vous me donnerez ces plans.

- Sachez, cher ami, que lorsque tout se déroule comme je le souhaite, je sais faire preuve de largesses. Cependant, je vous suggère de ne pas jouer double jeu avec moi, car si je peux comprendre votre refus de vous soumettre à mon autorité, auquel cas je me contenterais de quitter votre planète, sachez que si vous décidez de me suivre, et me trahissez, vous trouverez en ma personne le plus terrible des ennemis.

Il esquissa un sourire amical tout en disant cela.

- Bien que j'ai de nombreux plans dans mon esprit, il est préférable que je retourne à mon vaisseau pour rendre la tâche plus commode. Je vous retrouverais ici, prêt à partager une partie de mes connaissances.

Il releva sa figure et s'approcha de l'homme.

- Du moins, si vous jurez sur votre nom de m'être fidèle, à moi, le chancelier Alzire. Et que vous scelliez votre parole en pliant le genoux et en baisant ma main.

Disant cela, il se tint droit devant l'empereur et tendit le dos de sa main devant lui, dans le but évident de se la faire baiser. Son visage était haut, son regard impérieux et fier.

Il voulait jauger l'attitude de l'empereur. Allait-il se soumettre ? Si sa fierté l'empêchait d'admettre physiquement son infériorité, il serait préférable de le faire disparaitre au profil de quelqu'un de plus servile...

Tout en pensant à cela, Alzire se préparait mentalement à se téléporter en sûreté, il avait bien vu comment l'empereur avait tué le garde, il ne comptait pas être victime du parasite. Mais d'un autre côté, il restait droit et imperturbable, à porter de son interlocuteur, lui montrant qu'il ne le craignait en rien. Et même si Alzire appréhendait toute attaque, il commençait a avoir confiance en sa capacité à s'enfuir extrémiste, grâce à sa technique Yardrat.

Son sourire satisfait se transforma soudainement à l'écoute de cette proposition...

- Vous... baiser le dos de la main ?! Et de m'agenouiller ?!

dit il d'un air stupéfait et énervé.

Il regarda longuement l'air d'Alzire, qui demeurait imperturbable.

Il grommela quelque chose, Alzire pu clairement discerner un "enfoiré" et un "tu vas voir" dans le tas.

Il plia alors le genou...

S'apprêta à baiser la main...

Puis soudain une énorme bouche surgit, arrachant de peu le corps d'Alzire qui se téléporta juste à temps quelques mètres plus loin.

Son coeur se figea lors de la transformation horrible de l'empereur, lorsque sa mâchoire énorme se referma sur l'endroit où il se trouvait. S'il n'avait pas prévu ce genre de réaction, il n'aurait jamais pu se téléporter assez vite pour éviter l'attaque.

À peine eut-il réapparu à quelques mètres de là, qu'il prit une impulsion et fonça vers l'empereur. S'il voulait faire main basse sur cette planète, il devait mettre sa vie en jeu. Cela allait contre sa nature, mais il avait déjà un plan en tête... s'il n'avait déjà longuement réfléchi à cela, il aurait sans nul doute fui le plus loin possible, au lieu de se précipiter vers la gueule encore béante de son adversaire.

Avec légèreté, il s'élança vers l'empereur et lui saisi le bras, avant de le téléporter avec lui à l'extérieur du palais, devant les agents de sécurité et, l'espérait-il, les soldats qui l'avaient escorté jusqu'ici. Avec un peu de chance, il y aurait également une foule de témoins.

- L'un des parasites a pris le contrôle de l'empereur !

Il parla avec force, mais sans crier, imprégnant ses paroles de magie, en espérant qu'elles porteraient loin, il tenta d'imposer l'image de l'empereur déformé aux êtres vivants de cette planète. Il n'avait jamais pratiqué ce genre de pouvoir sur le terrain, cela restait une pratique qui était presque au stade théorique. Mais si cela fonctionnait, il espérait que la rumeur se propagerait, que des forces armées seraient mobilisées... que tous sauraient ce qu'il se passait.

À peine eut-il dit cela qu'il lâcha sa prise et bondit hors de portée de l'empereur. Il regarda autour de lui, pour s'assurer de la présence de témoins, et plaqua ses bras en croix sur son torse.

- Pour purifier cette terre de ton engeance, tu ne me laisses d'autre choix que de t'affronter, monstre !

Ces simples mots résonnaient comme des aberrations dans son esprit. Que savait-il du combat ? Rien ! D'ailleurs, il réfléchissait à toute allure à un moyen de se sortir de ce marasme.

Beaucoup de gens virent l'image qu'a projeté Alzire dans le ciel... Qu'ils soient parasites ou non.

Immédiatement, Alzire pris l'empereur entre ses mains tout en faisant attention à rester hors de danger, se téléportant jusque très haut dans le ciel. C'est alors qu'il le lâcha.

Le corps tomba sans se débattre... Puis s'explosa au sol, dans une giclée de sang.

Ce pendant, il avait repris son apparence humaine... Le parasite était il mort pour autant ?

Au même moment, des dizaines de personnes s'étaient accumulés autour du palais... Des citoyens qui protestaient et d'autres criaient de panique.

C'est alors que tous les gardes se transformèrent... Et tuèrent tout le monde.

Alzire observa la scène depuis les auteurs, impuissant. Lorsque les parasites finir le massacre, il descendit, tout en restant hors de portée, il l'espérait, de leurs attaques. Il était plus détendu, maintenant qu'il était à l'air libre, il savait pouvoir fuir plus aisément en cas de problème.

Il regarda aux alentours, s'assurant qu'aucun humain ne se trouvait là, puis prit la parole.

- Cette effusion de sang était elle nécessaire ?

Il tourne son regard vers le corps de l'empereur, ne le perdant pas de vue. Qui sait s'il n'avait pas survécu ?

- Votre situation sur cette planète est compromise... cela est dû à la stupidité de votre empereur. Sachez que je n'ai pas voulu cela.

Il toisa le groupe de parasite, les content, et vérifiant qu'aucun ne profitait de son monologue pour l'attaquer par surprise. Il posa pied à terre avec légèreté.

- Je vais vous faire la même proposition qu'à votre ancien leader. Servez-moi, et votre espèce contrôlera l'univers à mes côtés. Refusez, et je vous détruirais sans l'ombre d'un remords.

Il espérait que le corps écrasé de leur monarque suffirait à les convaincre, et ne se départi pas de son allure impérieuse ni de son ton condescendant.

- Tu parles beaucoup, mais ta ruse ne fonctionnera pas contre nous ! Tu es seul, tu ne peux pas nous vaincre !

Une lame vint frôler la joue d'Alzire, qui esquiva avec brio.

Puis très vite il fut entouré de plusieurs Parasites, qui déchainèrent leurs lames.

Alzire ne pouvait pas tous les esquiver, il se téléporta alors dans les airs, là où il ne pouvait pas être touché.

Il haussa les épaules, faisant une moue déçue.

- J'ai déjà eu ce genre de discussion avec votre empereur, je ne vais pas perdre plus de temps à vous tuer un par un.

Cette fois, il tenta d'imposer ses paroles en pensées au plus de parasites possible. Il ne savait pas si cela allait fonctionner, après tout il était difficile de repérer ces  créatures, mais même si son message n'était entendu que par les gardes présents ici, il ne doutait pas que cela arrive aux oreilles des autres.

- Sachez ceci : je me suis montré plus que patient avec votre espèce. Vous avez choisi de mordre ma main tendue par deux reprises. Ainsi soit-il : votre impudence ne restera pas impunie. Je vous laisse un délai d'un mois, par respect pour les vôtres, qui n'ont pas encore eu la stupidité de me manquer de respect. Ceux parmi vous qui me prouveront leur utilité et qui me jureront fidélité recevront mon pardon... pour les autres, écoutez-moi et profitez de ces derniers jours que je vous offre, car une fois passé ce délai, tous les traîtres et les rebelles seront exterminés.

Il marqua une pause avant de conclure.

- Si d'ici un mois, l'on accueille encore le grand Chancelier Alzire par des insultes et de vaines résistances, je n'accorderais plus aucun intérêt à votre race. Et comme à tous les êtres inutiles dans la galaxie, j'apporter à vous la calamité et la mort. À dans 1 mois, à ceux assez stupide pour me résister. Aux autres, prouvez moi que vous méritez que je vous épargne, et établissez les bases de ma domination totale sur cette planète.  

Après cela, il se téléporta à terre, vers le corps de l'empereur, et s'éclipsa avec lui, en direction de son vaisseau.

Alzire

Il emporta le corps de l'empereur avec lui dans le vaisseau, après avoir posé un ultimatum. Les gardes ne réagirent pas vraiment, il était bien trop rapide pour ça.

Une fois arrivé dans son vaisseau, l'empereur revint un peu à lui.

- Tu... tu le regretteras !

Tous son corps était détruit, il ne pouvait à peine bouger. Il avait survécu uniquement grâce à ses avantages parasites, rendant le corps plus fort.

Sans tarder, il utilisa les mêmes chaînes qu'il avait employées pour ses précédents prisonniers.

- Oh, je ne crois pas.

Se parlant presque pour lui même, il poursuivit.

- Peut-être que j'aurais un petit pincement au cœur une fois que j'aurais exterminé cette race jusqu'au dernier membre... je déteste le gâchis.

Il laissa ensuite l'empereur, enfermé dans sa chambre. Que pouvait bien faire cette créature ? Changer d'hôte peut-être... il devrait rester sur ses gardes.

Prenant le temps d'inspecter tout le vaisseau, pour s'assurer qu'il n'emmenait pas avec lui de clandestins, et que rien n'avait été touché, il finit par décoller : direction la planète Yardrat.

Le voyage ne serait pas difficile, les coordonnées étaient enregistrées dans l'ordinateur, et Alzire profita du pilotage automatique pour torturer son prisonnier, tant physiquement que mentalement. Il jubilait de pouvoir malmener cet être qui avait osé le contrarier.

Il pensa à mille manières de le diminuer, de l'humilier et de le briser. Il fit aussi des expériences plus cruelles qu'utiles, pour essayer de comprendre le fonctionnement du parasite. Et tout en s'amusant ainsi, il réfléchissait à ses plans, parfois à voix haute.

- Peut-être que les tiens vont avoir la sagesse de se soumettre. En vérité, ils auraient tout à y gagner.

Parfois, il tentait de charmer son otage, entre deux séances de torture, pour ensuite avoir des paroles bien plus dures.

- Les exterminer sera fort amusant, de toute manière. J'espère qu'ils vont résister. Sache, ô empereur, que tu  permettra l'éradication de toute ton espèce. N'est-ce pas une perspective enthousiasmante ? Peut-être que je te garderais en vie après ça... oui, c'est ce que je devrais faire. Si tu survis à la vivisection, je passerais beaucoup de temps à te découper et à travailler sur ton corps.

En vérité, durant le trajet, il passa le plus clair de son temps dans la chambre du prisonnier. Prenant ses repas devant lui, pendant qu'il l'affamait, se perdant dans ses rêves et ses descriptions terrifiantes d'un empire unifié sous son joug. Il appréciait la compagnie, surtout lorsqu'il s'agissait de quelqu'un qu'il tenait dans le creux de sa main.

Lorsqu'il arriva enfin en vue de sa planète d'origine, il accrocha la tête de son hôte dans un étau, le resserra pour le forcer à se transformer. Alors, il découpa les langues de la créature, une à une, et s'assura que sa forme humaine était pareillement amputée.

- Il ne faudrait pas que tu racontes de mauvaises choses à mes autres amis, n'est-ce pas ?

Il se fendit d'un sourire, traina le corps affaibli de l'empereur sur la passerelle, et lui montra sa planète.

- Elle est belle n'est-ce pas ?

Tout en commentant la vue, il l'attacha à une paroi et jeta dans une machine de cuisson les organes amputés du parasite. La cuisson fut rapide, un lourd fumet de viande grillée se répandit dans le vaisseau.

Alzire s'installa confortablement en face du hublot, les pieds croisés sur le tableau de bord, ne perdant pas de vue l'empereur. Il découpa l'amas de langues cuites et les mangea ainsi avachi, jetant un regard à son prisonnier à chacune de ses bouchées. On aurait dit un empereur romain savourant à grands gestes du raisin, les faisant tomber délicatement dans sa bouche ouverte.

- Mhh... délicieux !

Lorsqu'il eux finit son festin, il descendit sur la planète, prêt à raconter son histoire aux siens : il avait rencontré la race des parasites lors de ses voyages, ceux-ci avaient massacré son équipage et de nombreux peuples. Il n'y avait d'autre choix que d'élaborer un virus en laboratoire, pour mettre un terme aux exactions de ces monstres. Fort heureusement, il leur apportait un spécimen pour élaborer l'agent qui exterminerait ces nuisibles.

Alzire

L'Empereur ne cessait de perdre connaissance sous la douleur causée par les tortures d'Alzire.
Celui ci pris soin de prélever des échantillons afin de trouver un remède en laboratoire...

Il conta cette histoire à ses amis Yardrats, qui furent tous stupéfaits, bien qu'ils trouvèrent cela très amusant.

Les scientifiques mirent au point un serum, qui sera capable de tous les tuer, mais celui ci prendra plusieurs jours à fabriquer, et ce ne sera pas gratuit. Ils attendent qu'Alzire leur offre quelque chose en échange.

Alzire laissa l'empereur aux soins des scientifiques Yardrat, leur préconisant de trouver une solution que l'on pourrait répandre ou bien hautement infectieuse, leur contant à quels points ces créatures étaient dangereuses et difficiles à approcher. Il leur conseilla d'ailleurs de faire très attention avec l'empereur, qui malgré ses blessures (qu'il prétendu lui avoir causé lors d'un combat acharné), il restait très dangereux.

Ensuite, un discours presque similaire à ce qu'il avait fait lors de sa première expédition. Cette fois, néanmoins, il avait l'expérience de son côté. Il demanda d'ailleurs le soutien de son peuple.

- Mes amis ! J'ai découvert bien plus que des monstres... des planètes magnifiques ! Des trésors sans limites ! Mais j'aurais besoin de votre soutien. Aidez-moi à financer une nouvelle expédition, confiez-moi le commandement d'une force expéditionnaire, d'équipes de forage, et je vous paierais pour mettre fin à la menace des parasites, et bien plus encore ! Je suis sûr de moi, regardez les données que j'ai récoltées de l'une des planètes que j'ai explorées.

Il leur montra alors des images et données provenant de la planète minière, les veines riches découvertes, l'absence de menace, en se gardant bien de cacher les données plus sensibles et les coordonnées exactes. Il ne souhaitait pas leur offrir la planète, mais leur faire la preuve qu'ils recevraient retour sur investissement.

Après avoir raconté son histoire et tenté de se dégoter plus de moyens, il se reposa et passa un examen de santé complet, qui sait les maladies qui se trouvaient sur les planètes sauvages qu'il avait visité.

Le plan d'Alzire fonctionna à la perfection, tous ses compatriotes l'aidèrent au financement de son projet, criant au génie et à la découverte de nouveaux mondes qui iront bouleverser l'économie Yardrat qui serait alors la plus puissante sur le marché ! Ils avaient tous hâtes d'embarquer à la conquête de ces planètes de fortunes.

Après avoir passé plusieurs examens médicaux, Alzire s'en sortit qu'avec de simples hématomes sans conséquences. Il était soulagé. Son plan se passait parfaitement bien. Il laissa échapper un petit rire perfide.

Il détailla les équipements, vaisseaux et équipages qui étaient mis à sa disposition. Il voulait savoir sur quoi il allait pouvoir compter. Puis, il embarqua à bord de son cargo, qui avait une place particulière dans son coeur, tant pour sa grande capacité de stockage que pour le fait qu'il l'ait construit lui même.

Ensuite, il emmena la flotte industrielle vers la planète minière, laissant un vaisseau ayant une grande capacité de fret en orbite, envoyant le reste au sol, le plus loin possible de la zone de la grotte, pour commencer un forage intensif et des navettes de minerai vers le vaisseau stationné dans l'espace. Dès que toutes les soutes seraient pleines, il rentrerait pour gérer son écoulement sur Yardrat.

Tout se déroula sans encombre, les forages ont commencé, la récolte de minérais était fort abondante.
Il avait donné toutes les instructions nécessaires à la bonne continuation de ses affaires, ainsi il se redirigea vers Yadrat afin de gérer son écoulement.

Alzire dirigea d'une main de fer les travaux de forage et de transport, il ne laissa personne traînasser ou s'éloigner des zones de travail. Quand il en eut l'occasion, il repartit vers la grotte, pour s'assurer de la mort de ceux qu'il y avait envoyés lors de sa première visite.

Rapidement, les cales furent remplies et il emmena le chargement sur Yardrat, donnant ses instructions aux superviseurs qui restèrent sur la planète minière. Alzire était ravi. Combien de crédits son chargement complet représentait-il ? Il avait du mal à se départir du sourire qui s'élargissait sur ses lèvres d'heures en heures.

Une fois arrivé à destination, il se chargea d'écouler son stock en plusieurs parties. Tout d'abord, il vendit 30 % de son chargement au gouvernement Yardrat, avec des taux défiant toute concurrence. À tel point qu'Alzire crut tomber malade. Mais c'était nécessaire, s'il voulait garder la faveur des siens et s'assurer d'être le garant de la prospérité de son peuple aux yeux des siens. Puis, offrit tous les bénéfices de 20 autres pourcents de ses ventes, pour payer le département scientifique, et s'enquérir de l'avancée de leurs travaux.

Finalement, il écoula les 50% restant de minéraux à un taux inférieur à celui du marché, pour s'assurer d'être l'offre prioritaire et qu'il obtiendrait rapidement l'argent. Il aurait préféré raffiner ses produits pour les vendre plus cher, mais il avait besoin de fond immédiatement. Il se servit de ses bénéfices pour démarrer la production de vaisseaux de guerres, n'hésitant pas à arroser les ingénieurs Yardrat pour créer des prototypes d'armes et d'armure. Il tenta de convaincre les siens que les étoiles étaient dangereuses, et qu'ils devaient se préparer à pouvoir se "défendre" s'ils ne voulaient pas revivre un épisode tragique, comme lorsqu'il perdit son premier équipage.

Une fois ses opérations lancées, il reprit sa routine, vers les étoiles et son exploitation. Planifiant la mise en place d'une armada digne de ce nom et orchestrant la chaîne de production et de vente qui se mettait doucement en place.

Tout se passait à merveille.

Néanmoins Alzire jeta un oeil dans la grotte, pour s'assurer la mort des siens.

Une jonchée de cadavres yardrats, répartis entre le Gardien Elementaire et le Gardien de la Salle de Trésor. Parfait! s'écria t il.

Une fois avoir réparti tous ces bénéfices et avoir averti son peuple de la dangerosité de la galaxie afin qu'ils préparent les armes et développent de meilleures recherches militaires, il reparti dans son vaisseau voguant à travers les galaxies, réfléchissant à un armada digne de ce nom.

Une fois de retour sur la planète minière, qu'il avait intérieurement rebaptisée "mon trésor", il vérifia que tout se passait bien au niveau de ses installations et de ses hommes, avant de se rendre une nouvelle fois à la grotte, pour faire disparaître les corps de ses anciens compagnons. Il avait raconté qu'ils avaient été victimes des parasites, ce serait mauvais si le contraire était découvert.

Ensuite, il réquisitionna une machine de forage et fit s'effondrer l'entrée de la caverne. Jamais quelqu'un d'autre que lui ne devait découvrir les richesses souterraines.

Du reste, il n'était pas pressé, même s'il faisait son maximum pour augmenter les rendements, pressant les ouvriers et vérifiant les machines. Dès que le cargo de fret était rempli, il l'emmenait sur Yardrat et écoulait sa marchandise.

Finalement, il décida de laisser tout aux mains de ses hommes et resta sur la planète, optimisant les ventes et étudiant les avancées de sa future flotte armée. Il passa régulièrement auprès des scientifiques, tant pour rendre visite à l'empereur déchu que pour en savoir plus sur leurs avancées.

Il reprit presque son ancienne vie, retrouvant son vieux logement, qui ressemblait plus à la caverne d'un savant fou qu'à une maison, et tenta de persuader, comme avant, ses contemporains de la validité de ses projets. Cette fois néanmoins, il avait avec lui un crédit tout différent.

Son but était de retourner sur la planète des parasites, mais il ne pouvait pas le faire sans arme ni sans flotte. Il profita donc de l'attente pour consolider sa position sur Yardrat. Qui de mieux placé que lui pour être le meneur de son peuple, par delà les étoiles ? Il ne tenta pas de les convaincre par l'appât du gain ou la domination, mais leur parla des menaces et des peuples opprimés, qui n'avaient pas la chance de vivre paisiblement sur leurs mondes. Les Yardrat devaient placer leur confiance en Alzire, pour qu'il sauve l'univers !

Il rêvait chaque nuit de l'énorme vaisseau mère qu'il faisait construire, se voyant assit sur son trône si longtemps convoité, appuyé par une puissance de feu sans égal ! Il pouvait bien se montrer patient !

Alzire

C'est ainsi qu'il patienta et mena une vie tranquille à diriger son économie le temps que son armada fut formée.







Son vaisseau mère comportait plusieurs compartiments, un compartiment scientifique un compartiment d'ingénierie un compartiment de biologique ainsi qu'un laboratoire, sans compter tous les dortoirs pouvant loger jusqu'à 500 personnes.

Alzire jubilait, une fois de plus. Presque 1 mois s'était écoulé depuis qu'il a quitté la planète des Parasites, peut être était il temps d'aller y faire un tour, surtout que le virus anti parasite qu'avait concoctés les scientifiques était au point. Un simple contact avec les parasites les brûlerait, désintégrant leurs cellules, bien qu'il soit inoffensif pour les autres.

Alzire explora longuement son vaisseau mère, il en connaissait tous les recoins et avait participé activement aux plans de l'engin massif. Un énorme trône, écrasant totalement sa petite carrure, se trouvait dans la salle de contrôle. Cette salle d'ailleurs, avait été conçue pour se comporter, en cas de besoin, comme un vaisseau indépendant, s'isolant du reste de l'appareil. Le yardrat n'avait pas encore fait décolé le vaisseau, qu'il s'imaginait déjà faire la nique aux futurs traitres qui ne manqueraient pas de se mutiner.

Il sourit de toutes ses dents, alors que l'équipage de tous ses vaisseaux s'apprêtait au décollage. Tout le reste de son industrie était devenu autonome, et il avait déjà lancé la fabrication de plus de vaisseaux, qu'il laisserait stationnaire pour défendre la planète mère.

Ses recrues étaient majoritairement des spécialistes dans tous leurs domaines. Cela n'avait pas été difficile de trouver des ingénieurs, médecins et savants... mais pour les pilotes, les Yardrat n'avaient jamais véritablement participé à un conflit armé, et Alzire dut se contenter de professionnels parmi les voyageurs, commerçants et sportifs. Mais cela ne freinait en rien ses ardeurs. Bientôt, sa flotte de guerre décolla, et prit la route de la planète où se trouvaient les parasites.

Son entrée devait être théâtrale. Si les humains n'avaient pas tous été témoins de son apparition, si certains doutaient de la crédibilité de ceux qui racontèrent sa venue, il allait tous les détromper. Il fit entrer sa flotte en orbite, et la fit stationner au dessus de la plus grande ville de la planète.

Les croiseurs se déployèrent en formation large, dominant totalement la ville, le vaisseau mère l'englobant dans son ombre massive. Il fit alors usage des haut-parleurs perfectionnés de son vaisseau, pour la première fois. Il avait renseigné son équipage de son projet d'unifier la galaxie, et se présenta sans retenu avec son titre auto affublé.

- Je suis le chancelier Alzire, dirigeant du Consortium des Races Intergalactiques Fraternelles. Nous sommes ici pour apporter paix, vérité et protection au peuple de ce monde. Des parasites aliens se sont infiltrés parmi votre population. Lors de notre premier contact, nous avons découvert que l'empereur en faisait partie. J'ai alors laissé à cette race un choix, ils ont répondu comme à leur habitude par la violence et la fourberie. Je leur ai alors laissé la chance de se repentir de leurs actes, la chance... d'un nouveau départ. Aujourd'hui est le jour qui verra la libération d'un peuple, et le jugement d'un second.

Il marqua une pause, avant de poursuivre.

- Que les représentants des Hommes et des Parasites se préparent à accueillir le représentant suprême du CRIF, au palais de l'empereur.

Après cela, il se prépara à descendre, sans se presser. Il espérait que son message serait entendu, et laissa donc du temps aux autochtones de préparer sa venue. Il avait de grands espoirs, mais n'en resta pas moins sur ses gardes.

Il prépara avec lui un groupe de 10 Yardrats, parmi les plus braves, chacun équipé de nombreuses fioles corrosives, dans le cas d'une attaque parasite. Lui même glissa quelques fioles dans sa tunique. Puis, après une heure, il se rendit au palais où il avait destitué l'empereur.

Alzire


Son entrée fut fulgurante et funeste à la fois. Le vaisseau-mère, entouré de tous les vaisseaux combats, traversant l'atmosphère, imposants leur puissance.

Alzire avait bien progressé depuis le temps, son commerce était florissant. Il montra alors aux habitants de la planète une toute autre facette de son visage.

A peine eurent ils pénétrés l'atmosphère que tous les habitants le reconnurent, et crièrent son nom.

Il avait fait une promesse, il reviendrait.

Son vaisseau se posa, il en sortit prestement, sous l'acclamation du public. Il était leur sauveur, les parasites n'étaient plus une nuisance.

Tout les habitants l'attendaient. Il était accueilli comme il avait toujours voulu l'être : en héros. En chef. En dictateur. En monarque. En Dieu.

Ils avaient tous accordés leur foi à Alzire qui fit ses preuves, Chancelier Alzire plutôt.

Il fut reçu avec tous les honneurs, et ils les conduisirent au palais, sans poser de questions, tous le remerciant.

En revanche, aucun parasite ne s'était montré, ils semblaient avoir fui les lieux, et se cacheraient quelque part sur la planète.

Chancelier Alzire s'assied alors sur le trône, entourés de ses acolytes, ses braves pilotes, une jolie servante lui amenant un cocktail.

Il jubilait. Encore. Verre à la main. Contemplant ce spectacle. La planète était devenue sienne. Il en était devenu le nouvel Empereur.

Puis il rit.

La planète ? Ce n'était que le début... La galaxie... Non ! L'UNIVERS TOUT ENTIER L'ATTENDAIT !

Son empire s'étendra partout, le Consortium des Races Intergalactiques Fraternelles sera connu partout. Même les plus grands tyrans n'oseraient pas s'en approcher ! Il ne possédait pas la puissance physique... Mais bien mieux encore. L'Argent. Il était capable de surpasser la force physique avec son argent.

Recherches technologiques, vaisseaux de combats, armures améliorées, armes de pointe... Il allait réaliser des prouesses technologiques sans précédent grâce à son commerce florissant.

Le monde n'était pas prêt pour Alzire, mais Alzire était déjà prêt depuis longtemps pour ce monde.

Une fois le tonnerre des moteurs et la réunion des peuples entamés, les lourdes portes du palais se refermèrent dans un soupire, derrière les Yardrats et les dignitaires humains, étouffant les cris exaltés de la foule au dehors.

L'absence des parasites n'attristait pas Alzire, bien au contraire. Ils auraient été des outils utiles, mais également une menace pour son règne. Sans parler du fait que leur intégration aurait fait polémique, tant parmi les humains que parmi les Yardrat, à qui il avait dépeint les parasites comme des monstres sanguinaires à exterminer (ce qui n'était pas totalement faux).

Il s'installa sur le trône du palais, entouré de sa troupe, et commença à s'entretenir avec les représentants humains, d'un ton grave, joignant ses doigts en triangle devant lui. Il avait le front bas, et son regard fixait devant lui, comme s'il méditait avec concentration.

- Mes amis, vous avez trop longtemps souffert de la présence des parasites. Je leur ai laissé une chance de se rendre, malgré leurs attaques répétées à mon encontre, une chance de vivre sur une planète où ils ne pourraient manipuler d'autres espèces. Mais la perfidie semble être définitivement dans leurs gênes, à mon grand regret.

Alzire réfléchissait calmement, songeant à ses projets pour la planète.

- La seule solution, pour la sécurité de tous, réside dans l'éradication de ces parasites.

La phrase était dite d'un ton froid, c'était une affirmation qui n'acceptait aucune contestation.

- Votre peuple court un grave danger et déjà, vous êtes la cible de ce que l'univers peut offrir de pire. C'est pour cela que je vous fais une offre. Rejoignez le consortium, acceptez mon autorité.

Il prit une pause, le temps que l'idée fasse son chemin, avant d'asséner ses arguments.

- Bien entendu, vous n'êtes pas tenu d'accepter. Il s'agit d'une proposition, et tout refus n'entrainera aucune conséquence néfaste de notre part. De plus, nous vous aiderons à éliminer les parasites qui infestent votre monde sans aucune contrepartie, cela est naturel.

En disant cela, il fit un geste de la main, comme s'il disait des banalités, alors qu'en réalité, chacune de ses paroles était savamment pesée et lourde de conséquences pour les humains.

- Cependant, vous devez comprendre que nous ne pouvons défendre une planète indépendante de manière inconditionnelle. La galaxie est vaste, les dangers partout et notre présence est demandé aux quatre coins de l'univers.

Il opina du chef à ses propres paroles, fixant du regard les représentants. Puis, il se leva, laissant le trône vacant, et avança vers ses interlocuteurs pour se mettre à leur niveau. Il en paraissait d'un seul coup diminué, tant par sa taille que par son aspect supérieur. Un sourire bonhomme apparu à ses lèvres, lui donnant un aspect accessible, d'ami.

- Il va sans dire que je ne dirigerais pas les affaires courantes de ce monde, et qu'un gouverneur de votre propre espèce sera nommé. Je ne voudrais pas m'immiscer dans votre politique interne ni bousculer les moeurs de votre peuple respectable. Cependant, votre planète connaitra sous ma protection de grandes avancées technologiques, et aidera au ravitaillement et à la logistique du Consortium. Du reste, ceux souhaitant participer à notre entreprise galactique pourront rejoindre nos forces s'ils le désirent.

Il se tourna vers la porte close et, d'un signe de tête, ordonna qu'elles soient ouvertes. La lumière du jour filtra et offrit aux dignitaires des Hommes la vision de leur peuple, massé devant le palais, attendant des nouvelles de leurs représentants, et en fond, au dessus des immeubles, l'ombre massive et enchanteresse des vaisseaux Yardrat, flambant neufs, ouvrant la porte vers les étoiles.

Le chancelier se tourna vers le groupe qu'il cherchait à convaincre.

- Que décidez-vous, mes amis ?

Son sourire était tout à fait charmant, on eut dit qu'il les considérait vraiment comme ses amis, comme si, pour son espèce bien plus évoluée que celle des Hommes, les relations étaient différentes, faites de confiance et d'écoute. Pourtant, il se tenait désormais de côté, entre eux et la porte, comme si en quelques instants il pouvait s'évaporer, disparaitre avec ses vaisseaux et ne laisser aux hommes que des regrets pour ne pas l'avoir retenu.

Il pencha sa tête de côté, attendant leur réponse. De petites fossettes creusaient ses petites joues, lui donnant une apparence presque enfantine.

Leur porte parole pris alors la parole ()

- Si nous vous avons accueilli comme tel, c'est parce que nous avons énormément de respect pour vous Chancelier Alzire ! Nous acceptons bien évidemment votre proposition. Notre peuple, bien que d'apparence tranquille et sereine, courrait un grave danger, surtout que l'économie mondiale était rongée par ces parasites... Vous nous avez délivré d'une fin certaine ! Votre aide ne pourrait que relancer nos ambitions, et nous étendre à une échelle galactique !

Un sourire très marqué se dessina alors sur le visage d'Alzire, à l'écoute de cette réponse.

- Vous ne le regretterez pas, croyez moi !

C'était exactement la réponse qu'il espérait, mais l'esprit d'Alzire ne serait tranquille qu'une fois sa main mise assurée. Pour l'instant, les paroles n'étaient que de la pommade, il était temps de passer au remède.

- Excellent. Considérez-vous alors comme membres du Consortium. Vos problèmes économiques ne seront bientôt plus qu'un lointain souvenir. Mais avant, il est urgent de s'assurer de régler votre problème le plus urgent.

Il sortit une fiole de sa poche, et l'agita légèrement pour en faire mouvoir le liquide qu'elle contenait.

- Voici une solution hautement corrosive pour les parasites.

Il fit un geste aux autres Yardrats.

- Tout d'abord, commençons par vérifié qu'aucun parasite n'ait infiltré cette réunion. Quelques gouttes sur votre doigt suffiront. Et ne vous en fais pas, cela n'aura strictement aucun effet sur vous si vous n'êtes pas l'une de ces créatures.

Il indiqua alors ses acolytes, enjoignant les humains à se faire tester.

- N'y voyez pas une offense. Prenez cela comme une assurance. Vous ne voudriez pas que l'un de ces monstres ne passe entre les mailles du filet, n'est-ce pas ?

Son sourire toujours aux lèvres, il continua ses explications.

- Il sera primordial de tenir un registre de la population, et de valider les personnes ayant passé le test. Nous vous fournirons le produit, vous pourrez en outre l'utiliser pour détruire tout parasite qui se manifestera. Il faudra préparer tout cela, et réserver des locaux dans les grandes villes. Il va sans dire que cet examen sera obligatoire et que pendant un temps, des contrôles de validité devront être effectués parmi la population.

Il prit une inspiration.

- Nous allons ensuite contacter vos scientifiques, vos médecins, savants et ingénieurs. Tout d'abord, pour éradiquer les maladies qui touchent votre peuple, mais aussi pour vous permettre d'améliorer vos productions, automatiser les chaines de production au maximum et équiper vos soldats d'armes et d'armures indispensables pour lutter contre les dangers qui existent dans l'univers, les parasites n'en étant qu'un simple aperçu.

Se touchant le front, il réfléchit un instant.

- Je compte sur vous pour commencer une campagne d'information et de recrutement. Tout d'abord, pour présenter au peuple le Consortium et nos intentions, ensuite pour permettre aux personnes désireuses d'aider notre cause de participer à nos divers projets. Nous verrons cela dans le détail.

Il voulait dire encore tellement de choses, mais le moment ne se prêtait pas à cela. Il fallait agir contre le danger majeur que représentaient les Parasites. Qui sait ce qu'ils pouvaient préparer ?

- Enfin, il faudra désigner un gouverneur, mais cela devra attendre. Pour l'instant, considérez-moi comme l'autorité, le temps que je passerais sur cette planète. Nous organiserons tout cela, une fois que les problèmes majeurs de ce monde seront résolus.

Beaucoup de choses étaient à organiser. Il répondit aux questions pendant un temps, fit une apparition publique et leur servit un discours plein de promesses et d'espoirs, avant de retourner dans son vaisseau et d'organiser les choses. Il y avait tant à faire... organiser le génocide des parasites, réformer l'industrie et lancer la production d'armures et d'armes laser en masse, former une armée...

Alzire soupira, et mit en marche la machine.